PRESSE

LE TEMPS OCTOBRE 2014 – Peter Kammermann, histoires de décors

Par Valérie Fromont

Peter Kammermann a commencé sa carrière par un apprentissage de «tapissier-villier». Féru d’histoire(s), de couleurs et d’objets singuliers, il décore et restaure aujourd’hui certaines des plus belles demeures de la région genevoise et vaudoise. Rencontre et visite guidée au travers de maisons d’exception.
Certaines vitrines se découpent dans l’espace d’une promenade comme autant de romans qui nous embrassent. Des fenêtres grandes ouvertes sur l’imaginaire, des mondes merveilleux dans lesquels on est au bord de basculer. A Carouge, les vitrines de Peter Kammermann donnent un spectacle qui ne laisse pas indemne. On se dit que la vie doit être si moelleuse lové dans un canapé Art déco, capitonné et tendu de velours olive. Une vie sereine, lumineuse et dense comme un bol de céramique japonaise. Profonde, joyeuse et aérienne comme une teinture d’indigo sur un tissu délicat. Des vies possibles et rêvées, entraperçues sur le fil de nos déambulations. A travers les objets qu’il propose dans ses arcades ou dans les maisons qu’il transforme, le décorateur convoque ces fantasmes d’un environnement que l’on aimerait faire sien.
Avant d’être le metteur en scène de quelques-unes des plus belles maisons de la région genevoise et de La Côte, Peter Kammermann a débuté dans le métier en tant que «tapissier-villier», un mot délicieusement désuet. Si le tapissier désigne le métier de celui qui, en lien avec le tissu, ­confectionne et rénove des sièges, fabrique des rideaux et des tentures murales, le terme de «villier» faisait référence à celui qui se rendait en ville, dans les maisons de maître, pour y effectuer des travaux de pose. Né à Lucerne, Peter Kammermann fait son apprentissage chez son beau-frère. Une vocation née de l’entourage familial – comme c’était si souvent le cas autrefois, lorsqu’il s’agissait de trouver un métier. L’école, à l’époque, lui paraît tout à fait ennuyeuse et inutile. Jamais il n’aurait un jour imaginé se passionner pour les livres d’histoire, eux qui lui enseignent aujourd’hui comment les événements politiques et le contexte social ont forgé l’évolution des styles, du mobilier et de la décoration intérieure. C’est d’ailleurs ainsi que Peter Kammermann n’a cessé d’étoffer ses ­connaissances et son savoir-faire. Curieux et autodidacte, il a appris au fil de ses rencontres et de ses chantiers, par hasard ou par nécessité. Ainsi de l’architecture d’intérieur ou des éléments techniques: «Au début, ça ne m’intéressait pas du tout, les histoires de plomberie, je préférais laisser ça aux autres… Mais lorsque l’on veut vraiment ­maîtriser un projet, il faut aussi connaître ses enjeux. Quant aux volumes, à la lumière, il faut être capable de les penser en même temps que la décoration, pour être vraiment cohérent», confie le décorateur.

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LE TEMPS OCTOBRE 2014 – Peter Kammermann, histoires de décors

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Peter Kammermann a commencé sa carrière par un apprentissage de «tapissier-villier». Féru d’histoire(s), de couleurs et d’objets singuliers, il décore et restaure aujourd’hui certaines des plus belles demeures de la région genevoise et vaudoise. Rencontre et visite guidée au travers de maisons d’exception.
Certaines vitrines se découpent dans l’espace d’une promenade comme autant de romans qui nous embrassent. Des fenêtres grandes ouvertes sur l’imaginaire, des mondes merveilleux dans lesquels on est au bord de basculer. A Carouge, les vitrines de Peter Kammermann donnent un spectacle qui ne laisse pas indemne. On se dit que la vie doit être si moelleuse lové dans un canapé Art déco, capitonné et tendu de velours olive. Une vie sereine, lumineuse et dense comme un bol de céramique japonaise. Profonde, joyeuse et aérienne comme une teinture d’indigo sur un tissu délicat. Des vies possibles et rêvées, entraperçues sur le fil de nos déambulations. A travers les objets qu’il propose dans ses arcades ou dans les maisons qu’il transforme, le décorateur convoque ces fantasmes d’un environnement que l’on aimerait faire sien.
Avant d’être le metteur en scène de quelques-unes des plus belles maisons de la région genevoise et de La Côte, Peter Kammermann a débuté dans le métier en tant que «tapissier-villier», un mot délicieusement désuet. Si le tapissier désigne le métier de celui qui, en lien avec le tissu, ­confectionne et rénove des sièges, fabrique des rideaux et des tentures murales, le terme de «villier» faisait référence à celui qui se rendait en ville, dans les maisons de maître, pour y effectuer des travaux de pose. Né à Lucerne, Peter Kammermann fait son apprentissage chez son beau-frère. Une vocation née de l’entourage familial – comme c’était si souvent le cas autrefois, lorsqu’il s’agissait de trouver un métier. L’école, à l’époque, lui paraît tout à fait ennuyeuse et inutile. Jamais il n’aurait un jour imaginé se passionner pour les livres d’histoire, eux qui lui enseignent aujourd’hui comment les événements politiques et le contexte social ont forgé l’évolution des styles, du mobilier et de la décoration intérieure. C’est d’ailleurs ainsi que Peter Kammermann n’a cessé d’étoffer ses ­connaissances et son savoir-faire. Curieux et autodidacte, il a appris au fil de ses rencontres et de ses chantiers, par hasard ou par nécessité. Ainsi de l’architecture d’intérieur ou des éléments techniques: «Au début, ça ne m’intéressait pas du tout, les histoires de plomberie, je préférais laisser ça aux autres… Mais lorsque l’on veut vraiment ­maîtriser un projet, il faut aussi connaître ses enjeux. Quant aux volumes, à la lumière, il faut être capable de les penser en même temps que la décoration, pour être vraiment cohérent», confie le décorateur.

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